Victoire d’Harcourt a toujours porté un intérêt à l’urbanisme et à l’architecture des grands espaces. L’artiste prend plaisir à retraiter les musées, et toutes sortes de grandes étendues où les hommes vont à la rencontre d’eux-mêmes. Pour l’artiste le lieu est essentiel ; c’est lui qui rythme et encadre les histoires. L’artiste, peintre photographe, s’attache à transgresser la réalité. A partir d’une photo noir et blanc qu’elle réalise elle-même, sans abandonner son sujet, Victoire recompose sa photo à l’aide de grands aplats de couleurs, qui insidieusement vont mettre en exergue une vérité cachée plus forte que la vérité apparente. Le travail de l’artiste est un dialogue entre abstraction et figuration. Quête impossible de la recherche de l’équilibre entre deux mondes qui s’opposent, du moins en apparence. Des passerelles sont tendues … Les photos peintes de l’artiste ont été prises dans des musées qui semblent vide de sens où parfois quelques visiteurs passent là, par hasard, en étant ni tout à fait acteur ni tout à fait détachés. Un peu perdus, ils regardent les tableaux comme ils regardent leur propre histoire, comme une parenthèse. Doucement mais sûrement, à partir d’un univers qui paraissait bien réel (une photo), Victoire nous fait basculer dans un monde ambivalent où toutes les questions de l’existence sont posées…sans réponse.